Apnées du sommeil chez l’enfant : améliorer rapidement la qualité de vie du patient

L’apnée du sommeil, exactement !

Le syndrome d’apnées-hypopnées obstructive (SAHOS), est un trouble respiratoire pouvant toucher des personnes de tout âge et de tout sexe sans distinction.
Lorsque les muscles de la gorge se relâchent, que la langue ou les amygdales sont volumineux, l’air peut avoir du mal à circuler à travers le pharynx. Cela se traduit alors par une pause respiratoire involontaire de quelques secondes.

Les causes de ce trouble peuvent être multiples, voire cumulatives : anatomiques héréditaires, ou comportementales… Et les conséquences, fâcheuses, sont tout aussi nombreuses. Avec en premier lieu, une grande sensation de fatigue due à un sommeil morcelé et donc peu réparateur, mais aussi des risques augmentés de surpoids, de troubles de l’attention et de l’humeur, et même, dans les formes les plus sévères, de maladies cardio-vasculaires et dégénératives.

L’apnée du sommeil chez l’enfant

Les problèmes de sommeil sont assez fréquents chez l’enfant puisqu’ils touchent 20 à 30 % des jeunes enfants (jusqu’à 6 ans), 10% des enfants d’âge scolaire (6 à 12 ans) et 15 à 20% des adolescents. À l’origine de beaucoup de ces difficultés de sommeil, on retrouve les troubles respiratoires obstructifs du sommeil comme l’apnée du sommeil.

En France, cette maladie concernerait 5% des enfants d’âge scolaire… pour peu qu’ils soient diagnostiqués ! Car la maladie reste encore mal connue malgré ses conséquences désastreuses chez l’enfant en plein développement physique et cognitif.

On peut notamment observer chez les jeunes patients un déficit de concentration, des troubles de l’humeur, une tendance à l’hyperactivité, un isolement social : autant de facteurs favorisant l’échec scolaire.
Le SAOS se répercute aussi sur la courbe de croissance, en particulier pondérale, qui se révèle souvent inférieure à la normale dans la petite enfance, avec à l’inverse un risque d’obésité plus élevé à l’adolescence.

Pour un parcours de soins adaptés

Le SAOS, encore peu médiatisé, reste donc mal connu. Même par les professionnels de santé, qui ne sont encore qu’une poignée, en France, à se spécialiser dans ces troubles respiratoires obstructifs. Les délais de consultation et de prise en charge sont par consuéquent très longs, et les patients souffrant de ce trouble perdent un précieux temps avant de pouvoir bénéficier d’un suivi et d’un traitement soulageant leur pathologie.

Pour pallier à ce fâcheux constat, des professionnels de santé s’organisent pour proposer des parcours de soins pédiatriques adaptés, afin de réduire les délais et d’améliorer la qualité de vie de ces enfants rapidement et significativement.
C’est par exemple le cas de l’équipe du Docteur Andrieux (Pôle d’Exploration des Apnées du Sommeil, Nouvelle Clinique Bel Air, Bordeaux), en Gironde.
Cette pneumo-pédiatre spécialisée dans les troubles du sommeil a réuni une équipe pluridisciplinaire, composée de praticiens de diverses spécialités. Partant du constat que les délais de consultations avec le médecin pneumologue sont à minima de 3 ou 4 mois, le « Parcours Sommeil Enfant » permet de débuter la prise en charge bien en amont de cette première consultation.

Concrètement, l’enfant et ses parents répondent à un questionnaire à choix multiples, simple à remplir mais très complet, qui permet à l’équipe de tout de suite orienter le patient vers la prise en charge la plus adaptée à son cas. Il peut dès lors lui être proposé de suivre une ou plusieurs séances de rééducation oro-maxillo-faciale auprès d’une kinésithérapeute spécialisée, de recevoir des conseils d’hygiène du sommeil dispensés par une puéricultrice là encore spécialisée, ou même de bénéficier de sessions d’hypnose avec une hypnothérapeute pour l’aider à dépasser d’éventuelles angoisses liées au sommeil.

Le bénéfice de ce parcours de soins adaptés est double : il permet à la fois d’améliorer la condition et la qualité de vie du patient avant même d’avoir pu consulter le médecin spécialisé, et facilite ensuite la prise en charge médicalisée puisque l’enfant aura déjà réglé une partie de ses troubles. Évidemment, et comme le souligne le docteur Andrieux, il ne s’agit là que d’une initiative locale mais qui a pour but de s’étendre. Ainsi, tous les professionnels de santé concernés par ces pathologies du sommeil peuvent s’inspirer de ce type de parcours de soins adaptés pour pouvoir, à leur échelle et selon leurs moyens, participer à cette avancée.

Et si vous soupçonnez un syndrome d’apnées ou tout autre trouble respiratoire du sommeil chez votre enfant, parlez-en… rapidement !